Nous avons tellement été absorbés par notre aventure à Cusco que nous n’avons même pas trouvé le temps de préparer la suite de notre itinéraire au Pérou. Alors, où allons-nous maintenant?!

Lima?
Non… Les grandes villes, on n’est pas tellement fans…

Iquitos et la jungle amazonienne?
Pas fans non plus de l’humidité et des gros gros insectes…

Nazca, Pisco, et les villes de la côte pacifique?
Bof… Maman et Papa connaissent déjà bien ce coin et ont envie de quelque chose de nouveau…

Et Huaraz? Vous connaissez Huaraz?
Non, on ne connaît pas… Huaraz, un nom qui revient souvent dans la bouche des voyageurs que nous rencontrons. Une ville située au cœur de la Cordillère Blanche. Une région réputée pour ses paysages exceptionnels et ses montagnes aux sommets enneigés dont beaucoup dépassent les 6000 mètres d’altitude. Des pics qui ne sont pas seulement hauts, mais qui font aussi partie des plus beaux sommets du monde. L’un d’eux, El Artesonraju, aurait notamment servi de modèle au studio de cinéma Paramount. Vous avez l’image en tête? Mais si! Celle de la montagne avec les petites étoiles autour!!!

Il n’en faut pas plus pour nous donner envie. Allez hop, en route! Nous partons pour Huaraz!

Depuis Cusco, cela fait un long voyage. Un très très long voyage. Presque 22 heures de bus jusqu’à Lima, puis 8 autres jusqu’à Huaraz. Une fois de plus, nous faillons à notre réputation de supers-héros. Nous prenons un vol interne jusqu’à Lima où nous nous baladons quelques heures avant de prendre un bus de nuit. Moins long, certes, mais quand même hyper fatiguant. Nous arrivons à Huaraz alors que le soleil se lève à peine. On s’installe dans un hostal qui, comme ça aux aurores, ne nous parait pas génial… On grimpe sur la terrasse pour admirer la vue…

Nous sommes dubitatifs… C’est donc ça Huaraz? Était-ce vraiment une bonne idée de venir ici?…

Et la réponse est sans aucun doute: Oui!

L’hostal Carolina Lodging dans lequel nous avons posé nos sacs se révèle être un endroit formidable. Les chambres ne sont pas sensationnelles et la propreté pas irréprochable, mais il y ici une ambiance chaleureuse et plein de bonnes énergies. Un endroit où l’on croise un tas de voyageurs en quête d’altitude et d’aventure. Il y a aussi Paul, le belge, l’amant-ami de la patronne qui s’est arrêté ici il y a 15 mois et qui n’est plus jamais reparti. Paul est charmant et connaît toute la région comme sa poche. Il nous aide à la découvrir en nous donnant quelques précieux conseils .

Premier conseil: commencer doucement!
La région regorge de treks tous plus beaux les uns que les autres. Si nous voulons en faire plusieurs, mieux vaut s’acclimater doucement. Nous choisissons de débuter par la marche jusqu’à la Laguna Wilcacocha. Paul nous annonce 2 heures. On suit ses indications scrupuleusement mais, évidemment, on se perd quand même!!! Au début, on s’en fiche complètement. On profite du soleil, des paysages, d’être ensemble. Au bout de 3 heures, on commence quand même à s’inquiéter de ne toujours pas avoir atteint notre objectif. Mais elle est où cette lagune?!

Nous traversons une route en terre quand, tout à coup, un énorme pick-up rouge vif surgit de nulle part. Il nous dépasse puis s’arrête. Le conducteur nous sourit dans son rétroviseur. On saute dans le pick-up en remerciant la bonne étoile qui semble nous surveiller. Enfin, ça, c’était avant que le pick-up ne redémarre! Oh-my-God! Notre conducteur péruvien se prend pour Ayrton Senna sur une route de montagne en terre à peine plus large que l’espacement de ses roues! Ça y est, nous en sommes sûrs, voici venu le jour où nous allons TOUS MOURIR!

Mais non, en fait, on n’est pas morts!… Et en plus on se fait déposer au pied de la lagune tant convoitée. Bon, elle n’a rien de très spécial cette lagune, on dirait même presque une marre, mais on est tellement contents d’être sains et saufs qu’on en profite pleinement. On reprend nos esprits en contemplant la cordillère. Il fait beau, nous sommes vivants, tout va bien. Et pour le retour, on fait tout à pied!

Deuxième conseil: dormir une nuit dans la montagne!
Et plus précisément, au pied de la Laguna Paron, un des plus grands lacs de la Cordillère Blanche. Il est quand même à plus de 4000 mètres d’altitude: la nuit sous la tente risque d’être frisquette! Pas de problème nous dit Paul, il y a aussi un refuge la haut. Parfait! On sera nettement mieux dans un refuge! dit maman. Le trek est magnifique: au cœur des montagnes, nous enjambons les ruisseaux, saluons les vaches et découvrons, fascinés, les Queñuales, des arbres endémiques de la région, dont les troncs ressemblent à des milles-feuilles.

Nous atteignons la lagune en fin d’après midi. Olala, que c’est beau!
Une immense étendue vert turquoise nichée au cœur des pics enneigés. C’est magnifique… On reste là, plantés, à contempler ce paysage enchanteur. Mais on commence à avoir froid, très très froid!

Marco, homme timide et discret, est le responsable du refuge. Il nous installe dans un dortoir hyper sommaire et allume un feu dans la petite cheminée. Il fait encore froid, même à l’intérieur, et même avec le feu! Les enfants de Marco sont là aussi pour le week-end: Marco Junior et Davys sont ravis de pouvoir jouer avec Lou et Jules. Ensemble, ils construisent une cabane fabuleuse, courent, jouent, explorent et fabriquent des bracelets. À l’heure du dîner, on partage notre pique-nique congelé avec nos hôtes qui nous réchauffent avec une soupe au maïs. Marco prend sa guitare, les enfants chantent, et tous le monde se met à danser. On sort les chamalows pour les faire griller au feu de bois et on se raconte les histoires de nos vies. Marco père, qui voit rarement du monde, déclare, ému: Quelle belle soirée, on se croirait à la Noël…

Dernier conseil: Ne pas louper la Laguna 69!
Alors ça c’est probablement l’excursion à ne pas manquer à Huaraz! Un trek d’une journée au cœur du Parc National Huascaran sur des sentiers de 3900 à 4600 m d’altitude. Pour se rendre au point de départ, il faut trouver un moyen de transport. Le plus simple est de passer par une agence. Elles pratiquent toutes le même prix et se contentent de nous emmener et de nous ramener. Allez, c’est parti! Départ: 6 h du matin!

Après presque 3 heures de trajet, le bus nous dépose à la splendide Laguna de LLanganuco. Le temps est magnifique et les montagnes se reflètent dans l’eau turquoise.

On prend des jolies photos et on se remet en route. Le bus s’arrête quelques minutes plus tard, au pied d’une montagne. Le chauffeur nous fait descendre et nous fixe une heure de retour: Ne vous inquiétez pas, vous avez largement le temps!

Allez, on y va! Après une première heure sur une légère pente dans la vallée, nous entrons dans le vif du sujet: le sentier se met à monter en lacets. La grimpette se fait en plein soleil, et franchement, l’ascension est hyper rude!
Nous arrivons sur un second plateau. Le paysage est époustouflant. On se repose un peu sur le plat et c’est la deuxième ascension qui commence, plus costaude, jusqu’à la laguna 69. L’altitude se fait bien sentir, et nous devons nous arrêter souvent….

Nous sommes épuisés, largués, crevés…

J’ai plus de fuel maman! dit Jules.

J’en peux plus! lui répond maman!

Allez, encore quelques mètres et nous arriverons à la lagune…

3… 2… 1….

Oh, Wahhhhhoooooooouuuuuu…..

Rarement, nous avons vu quelque chose d’aussi beau…. Nous sommes époustouflés…

Alors oui, La Laguna 69 est difficile à atteindre, mais le jeu en vaut largement la chandelle. On en prend plein les yeux….

Nous revenons de notre trek épuisés mais ravis. La laguna 69 et toute la région de Huaraz restera probablement une de nos étapes favorites.

Nous y restons presque 10 jours, à marcher essentiellement, mais aussi à escalader! En compagnie de Mélanie et Julien, 2 supers voyageurs eux aussi en vadrouille, les enfants grimpent sans cordes et à mains nues sur les blocs de pierre!

Après cette aventure sportive, il est maintenant temps de reprendre la route…

Nous mettons le cap au Nord.

Direction: la petite ville de Huanchaco!