Après chaque étape, on vous livre le mini bilan des petites choses qui nous ont étonnées, amusées ou inspirées. Douzième épisode avec la Bolivie!

Cela peut paraître curieux, mais par moments, la Bolivie nous a fait penser au Nord du Vietnam, un pays qui lui aussi s’étire entre tradition et modernité. En Bolivie, une partie de la toute jeune génération est connectée, méchée et moulée. Mais la majeure partie des Boliviens reste très attachée aux traditions. Cheveux tressés, grandes jupes, chapeaux melons, les dames portent leur habit traditionnel avec fierté. Dans les villes, très peu de supermarchés ou de grandes enseignes, mais beaucoup de petites échoppes étalées sur les trottoirs. Le Marché Central aussi, encore et toujours, qui reste partout le lieu des retrouvailles et des échanges. En Bolivie, nous sommes loin, très loin, de la folie du monde occidental. En Bolivie, nous sommes au cœur des Andes, et ça se voit…

Dès que nous passons la frontière, nous découvrons très vite que la Bolivie ne brille pas par la finesse de sa gastronomie… Pour déjeuner, ici on commande un almuerzo. C’est le menu du jour : soupe, plat et dessert pour un prix défiant toute concurrence. Le problème c’est que tous les restos proposent le même plat: riz, frites, poulet ou viande et quelques feuilles de salade. À la longue, forcément, ça lasse un peu. Mais le point fort du repas, c’est la soupe. La plupart du temps, elle est délicieuse. Un bouillon savoureux chargé de quinoa et de tendres pommes de terre.

Connu pour résister depuis des millénaires aux difficiles conditions climatiques, le quinoa a toujours fait partie de l’alimentation bolivienne. Riche en protéines, acides aminés, oligoéléments, vitamines et sans gluten, la graine de quinoa s’est imposée dans les assiettes. Ici, bien sûr, et depuis longtemps, mais aussi dans le reste du monde. Très apprécié aux États-Unis, en Europe ou encore en Australie, le quinoa et ses qualités nutritives vont bien au-delà d’une simple mode bio ou écolo. À en croire  l’ONU, qui avait déclaré 2013 Année du quinoa, la plante pourrait résoudre les problèmes mondiaux de malnutrition et de dénutrition. Un argument de taille qui bénéficie aujourd’hui à la Bolivie, premier exportateur mondial de quinoa.

En forçant un peu le trait, on pourrait donc dire que la Bolivie pourrait participer à sauver le monde de la faim! Et bien, figurez vous, ce ne serait pas la première fois! Ils ont déjà sauvé l’Europe avec la pomme de terre!

La pomme de terre a vu le jour dans les Andes, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou, où elle poussait à l’état sauvage. Les premières traces de culture que l’on a retrouvées datent d’il y a 7000 ans. À l’époque, il existait près de 200 espèces sauvages de pommes de terre, mais les agriculteurs ont progressivement sélectionné et amélioré les spécimens les plus savoureux et les mieux adaptés à la culture, donnant ainsi naissance à une immensité de variétés différentes.

Avec l’arrivée des conquistadors espagnols, la pomme de terre a traversé pour la première fois l’Atlantique vers 1570. Timidement, elle fait son entrée en Italie puis en France et en Allemagne. Mais c’est vraiment au  18e siècle, alors que le pays connaît une famine sans précédent, qu’elle devient enfin une culture d’ampleur en France. Antoine Parmentier, un pharmacien visionnaire, tente de convaincre les français des qualités nutritives de l’étrange tubercule. Sans succès… Alors, il a une idée géniale! Il fait planter aux alentours de Paris des pommes de terre surveillées par des gardes seulement le jour. La mesure attise la curiosité des habitants qui décident de les dérober durant la nuit. C’est la fin de la famine et le début d’un succès planétaire. Merci Bolivie pour nous avoir sauvé de la faim, merci pour les pommes de terre, les frites, la purée et les gratins….

Evo Morales, né en 1959, a été défenseur de la culture de la coca, peintre en bâtiment, maçon, boulanger ou encore trompettiste. Un parcours unique pour un président, non ? Le gouvernement bolivien emmené par ce président atypique a, depuis son élection en 2005, transformé en profondeur la société bolivienne. Les avancées en termes de réduction de la pauvreté, de gratuité totale des soins de santé, de lutte contre l’analphabétisme sont remarquables.

Pour nous voyageurs, il est aussi à l’origine d’un changement majeur: les nouvelles routes! Il est désormais possible de relier Uyuni à Oruro sur une magnifique route goudronnée en moins de 4 heures. Pour ce même trajet,  il y a 15 ans, papa et maman avaient mis plus de 9 heures sur une route en terre…

Néanmoins, le chemin reste long car, de tous les pays victimes du colonialisme espagnol et du néocolonialisme états-unien, la Bolivie est sans doute un de ceux qui en a été le plus sévèrement touché. La pauvreté y est toujours importante et les inégalités subsistent. Aujourd’hui, Evo Morales se présente pour un troisième mandat. L’enfant des luttes pour la dignité du peuple bolivien sera-t-il réélu? À suivre...

… et d’une grande diversité. Faire de la bicyclette les yeux fermés sur un désert de sel, se balader dans la plus haute capitale du monde, courir après des lamas sur des anciens chemins incas, se baigner dans un lac à 4000 mètres d’altitude, s’enfoncer dans une mine tristement dangereuse… la Bolivie est une terre riche en expériences spectaculaires.

Et si vous allez encore plus loin, vous pourrez aussi faire du VTT sur la route de la mort, vous baigner dans les bains bouillonnants et contemplez les merveilleuses Lagunes du Sud Lipez, rejoindre l’Amazonie sur un bateau où vous dormirez en hamac, découvrir l’incroyable talent des artisans tisserands de Sucre… et bien d’autres choses encore..

La Bolivie est vraiment une de nos aventures préférées. Un coup de cœur pour tous les quatre. Pour la diversité de ses paysages mais aussi pour tout ce qui rend la Bolivie si unique: son histoire, ses traditions d’aujourd’hui et ses convictions pour demain. Au premier contact, les Boliviens ne sont certainement pas aussi avenants que les cambodgiens ou aussi chaleureux que les argentins. Mais quand enfin ils vous sourient, c’est toujours avec bienveillance et gentillesse. Quand un bolivien vous ouvre la porte, c’est pour toujours…

Si vous aimez l’aventure, l’altitude et la nature, choisissez la Bolivie sans hésiter! Un pays où il est encore possible de sortir des sentiers battus, d’admirer des paysages  intacts, et de rencontrer des personnes de valeur.

Encore un pays que nous avons  beaucoup aimé et que nous avons peine à quitter…

Mais notre prochaine destination s’annonce elle aussi fabuleuse…

Nous voilà en route pour le Pérou!