Cambodge: de la mafia de Koh Kong au poivre de Kampot!

Ça y’est, nous partons pour le Cambodge!

Depuis Trat, il nous faut seulement 2 heures pour rejoindre le poste frontière. Côté thaïlandais, les formalités sont simples et rapides. Ça se complique un peu côté cambodgien… On nous demande de rentrer dans un petit bureau obscure où quatre gardes en surpoids nous attendent. Serrés dans leurs uniformes kakis ils pianotent tous sur leur dernier Iphone 6.

– Le visa, c’est 40 $ par personne nous disent-ils sans même lever les yeux.

Là, on glousse un peu. Le tarif officiel est normalement de 20$… On tente une négociation polie:

– Vous êtes sûuuurs? Et c’est le même tarif pour les enfants? Pourrions nous avoir un reçu? On arbore notre plus beau sourire mais la réponse est sans appel:

– 40$ par personne sinon vous ne passez pas!

Lors de leurs précédents voyages, papa et maman se sont déjà fâchés très fort avec des gardes frontières. A plusieurs reprises. Mais jamais, jamais, ils n’ont gagnés. Pire, ils se sont déjà fait refuser à l’entrée d’un pays. Forts de leurs expériences, ils décident, avec douleur, de baisser les bras et de se laisser ouvertement escroquer par les gardes corrompus et antipathiques.

Notre première impression du Cambodge est donc mitigée…

La seconde sera carrément mauvaise… A peine passés la frontière, nous nous faisons assaillir par les chauffeurs de taxis. Une vrai mafia, avec ses codes, ses lois et ses prix. Cela fait déjà 5 heures que nous voyageons. Nous sommes fatigués et nous avons encore de la route à faire. Nous voulons rejoindre Kampot avant la nuit et personne ne semble vouloir nous renseigner sur les horaires et trajets de bus. – Mais il n’y a pas de bus ici! Il faut prendre une voiture privée! C’est le seul moyen de rejoindre Kampot!

Bien sûr, nous savons clairement que nous sommes au cœur d’une arnaque. Mais soudain, 3 touristes passent à leur tour la frontière et grimpent directement dans une voiture. Le doute s’installe… La seule façon de partir d’ici serait elle vraiment de prendre une voiture privée?

On résiste, on cherche des alternatives, puis on craque. On fixe un prix avec le chauffeur et on grimpe. On aurait dû se retenir… Au bout de 10 km à peine, le chauffeur nous fait changer de voiture… et de chauffeur! No problemo dit il, c’est mon uncle! Ok…on essaye de rester zen et positifs. On change gentiment de voiture et on attend la prochaine surprise. Gagné! A peine 10 kms de plus et le nouveau chauffeur se met à renégocier le prix. A la hausse bien sûr.

Là, c’en est trop pour nous! STOP! On oblige le chauffeur à s’arrêter et à nous faire descendre.

Persuadé que nous remonterons, il se gare non loin en attendant que nous craquions.

Il attend encore…. Têtus comme des mules et de fort mauvaise humeur, nous parvenons à rejoindre la ville frontière de Koh Kong et à trouver un petit hôtel pour la nuit. Bilan de la journée : catastrophique! Seul rayon de soleil dans la tempête, notre rencontre avec Malcom, un ex-pat adorable qui nous rassure et nous oriente. Effectivement, le moyen le plus répandu et le plus efficace pour rejoindre Kampot est la voiture. Les bus publics sont quasiment inexistants et très très lents… Zut… Malcom passe un coup de fil et nous propose une voiture pour le lendemain. Le prix est beaucoup plus raisonnable que celui de nos précédents chauffeurs. OK! Rendez vous fixé pour le lendemain matin 8 heures. TOUT, pourvu de quitter Koh Kong!

Le voyage est formidable… Notre chauffeur est adorable et nous arrivons à Kampot en pleine forme. C’est un peu comme un nouveau départ.

Il fait beau et Kampot nous séduit presque immédiatement. C’est une petite ville paisible, près de l’embouchure d’une rivière, avec quelques maisons à l’architecture coloniale. Il règne ici une douceur de vivre et un charme discret. Nous trouvons une ravissante guesthouse, La Pepper Guesthouse, et cela participe aussi largement à remettre notre moral sur les rails.

Pepper comme poivre. Le poivre de Kampot est connu dans le monde entier. Ce sont les Français (encore!) qui au 19ème siècle ont introduit sa culture intensive. Après avoir presque disparue sous le régime des Khmers rouges, sa production connaît aujourd’hui un nouvel essor. Il y a environ 150 plantations à Kampot. Le poivre pousse en lianes et s’enroule sur un grand tuteur en bois.

Pour partir à la découverte des plantations, nous louons 2 scooters (et non plus 1 seul!). Les plantations sont regroupées et assez isolées. La route qui les traverse est déserte. L’endroit idéal pour laisser les enfants conduire seuls les scooters. Après quelques hésitations, ils finissent par maîtriser parfaitement leur monture. Papa et maman, assis derrière, sont nerveux. Mais Lou et Jules assurent comme des pros et nous arrivons intacts à destination.Ils découvrent les lianes de poivre et le procédé d’exploitation avec joie et curiosité. Mais ce qu’ils préfèrent, c’est trier et empaqueter le poivre avec la patronne!

Le lendemain, nous partons à l’aventure. Programme : se perdre jusqu’au coucher du soleil. Nous repartons en scooter, un moyen de locomotion dont nous sommes définitivement devenus accrocs! C’est notre première rencontre avec la campagne cambodgienne. Coup de foudre! Des rizières (décidément il y a des rizières partout en Asie) mais aussi des palmiers immenses, des petits ruisseaux, des temples cachés, des écoliers à vélos, de belles maisons traditionnelles en bois. Une lumière magique, des petites routes en terre, et des gens, partout, qui nous accueillent comme des amis. Les cambodgiens ont, paraît il, le sourire contagieux.C’est vrai ! Impossible de rester de glace devant tant de chaleur et de bienveillance….

Nous restons 6 jours à Kampot. 6 journées à explorer les lieux et à nous émerveiller de chaque rencontre et de chaque découverte. La baignade à Kep, le marché aux crabes, le durian géant, la fête foraine locale, le village de pêcheurs, les cochons grassouillets, les entrailles de la grotte, les temples, les marais salants, les portes qui mènent aux villages, les ponts, les gens, les enfants.

Cet article n’en finirait pas si nous vous racontions tout en détail. Kampot est une étape marquante de notre voyage. Un endroit où nous nous sommes sentis bien, heureux. Un endroit où nous avons tout aimé, tout dévoré.

Une réconciliation après une première rencontre ratée.

Le début d’une histoire qui va durer.

Kampot: les petites infos…

kampot-1-5Dormez! Nous vous recommandons évidemment chaleureusement la Pepper Guest House. Un endroit simple où vous vous sentirez bien. 10 dollars la chambre pour 4 avec 2 grands lits et salle de bains privée. Possibilité de prendre le petit dèj sur place. Adresse: 31, Phum 1 Ouspea, Kampong Kandal, Kampot. Si vous allez sur place, merci de donner le bonjour à Bross de notre part! Le jeune gérant est charmant et très sympathique!

Roulez! A kampot, il ne faut pas hésiter à explorer la ville et ses environs en scooter. Directement à la Pepper Guest House ou partout ailleurs, il est très facile de louer un scooter. Location: entre 4 et 5 dollars pour 24 heures hors essence.

6 commentaires pour “Cambodge: de la mafia de Koh Kong au poivre de Kampot!”

  1. Ronan
    28 janvier 2016 à 15 h 04 min

    Hello la familia vigneron!
    Vos articles sont très bien écris et nous mettent en immersion totale, c’est super!
    Merci encore pour les petites Infos sur bali.
    A bientôt en Nouvelle-Zélande. Allez y doucement sur la route des vins 😉

    • Safarsogood
      30 janvier 2016 à 13 h 54 min

      Salut les bretons!
      Merci pour votre gentil message!
      On est allé voir les vignes aujourd’hui! C’était un peu décevant mais Olivier a quand même degusté tous les vins!
      Bonne route et peut être à bientôt en Nouvelle Zélande!
      Les safars

  2. PappyDi
    14 janvier 2016 à 7 h 12 min

    Caro, l’entrée au Cambodge, ça ne te appelle pas Salvador de Bahia? Et Lou et Jules à scooter, toi et kok en Bretagne.

    Votre approche du tour du monde est la bonne. Savourez chaque endroit où vos sentez bien. Et si au final vous ne parcourez que les 3/4 de ce que vous aviez prévu, ce n’est pas grave. Le plein de bonheur avant le retour dans un monde de dingues

    Bises à tous

    PappyDi

    • dominique
      26 janvier 2016 à 11 h 52 min

      j’ai apppris que caro s’etait foulé la cheville
      j’éspère que tout est revenu dans l’ordre
      je connais padambang par un employé de ebigflex qui est né la bas
      quels sont sont les prochains projets
      l’australie la n zelande
      grosses biseset à vous lire
      dominique

      • Lou et Jules
        30 janvier 2016 à 13 h 57 min

        Coucou Doumé
        Maman ne peut toujours pas marcher! Mais on est en forme!
        On est à Bali, en Indonésie et dans une semaine on part pour la Nouvelle Zélande!
        On t’embrasse
        Lou et Jules

    • Safarsogood
      15 juin 2016 à 3 h 01 min

      Coucou Pappy
      Merci de nous suivre avec tant d’assiduité! Toujours le premier sur le blog!
      Nous avons énormément apprécié le Cambodge, tu t’en rendras compte dans les prochains articles. Un voyage qu’on te recommande! On est sûrs que ce pays pourrait beaucoup te plaire aussi!
      On t’embrasse fort
      Caroloujulivier

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