Après 4 semaines en Chine, nous sommes tout excités de découvrir le Vietnam!

Nous rejoignons le Vietnam par le train de nuit depuis Guilin. La nuit est mouvementée: passage de frontière à 2h (côté chinois) et 3h du matin (côté vietnamien) et arrivée dans la capitale aux aurores!

A 5h du matin, Hanoï se réveille… Quelques vendeurs de rue s’installent, une poignée de retraités font leur footing matinal, et il y a peu de circulation… Notre première impression est celle d’une ville calme et apaisante. Mais il nous faut moins d’une heure pour changer d’avis!!! A 6h du matin, Hanoï s’est bel et bien réveillée! Des gens partout, les petits restos de rue assiégés par les travailleurs matinaux (les vietnamiens sont tous des travailleurs matinaux.!..) et surtout, SURTOUT, une circulation du tonnerre! Des motos par milliers, comme une nuée d’abeilles…. l’anarchie totale! Les vietnamiens n’ont visiblement pas besoin de passer leur code de la route. Ils ne connaissent ni la limitation de vitesse, ni les priorités, et ne se soucient guère du feu rouge! Du coup, marcher et se balader à Hanoï relève du défi permanent. Jules, en fin observateur, a même produit un nouveau dicton à ce sujet:

A Hanoï, tu traverses et tu as peur; ou tu t’arrêtes et … tu meurs!

Nous restons 3 jours à Hanoï. Nous savourons le délicieux (et très corsé!) café vietnamien, nous flânons dans les marchés, autour du lac et dans les rues du vieux quartier Hoan Kiem. Nous assistons aussi à un spectacle, unique au monde, de marionnettes sur l’eau, et nous visitons la belle Cathédrale Saint-Joseph (construite par les français en 1886) où nous assistons à une messe… en vietnamien! Curieux et inédit!

Nous allons également visiter le très beau Musée Ethnographique, où nous apprenons énormément de choses sur les traditions et la culture vietnamienne. Saviez-vous par exemple que plus de 54 ethnies minoritaires différentes sont répertoriées au Vietnam? Nous les découvrons à travers des costumes et des artisanats traditionnels, des maisons reconstituées, des instruments de musique, des bijoux, des armes et des outils.

Il y a également au musée, en ce moment, une magnifique exposition du photographe amateur Jean-Marie Duchange intitulée « Les Hauts Plateaux dans les années 1950 ». Un jeune français s’engage comme Agent de santé au Vietnam entre 1952 et 1955, et illustre ses missions de magnifiques images. Resté anonyme jusqu’à sa mort, c’est sa fille qui offrira les clichés au musée de Hanoï. Les photos sont éblouissantes et riches de témoignages. A ne louper sous aucun prétexte!

Emballés par tant d’apprentissages et de découvertes, nous décidons d’aller également au Musée de la Femme. Nous y découvrons notamment le rôle décisif qu’ont joué les vietnamiennes pendant l’occupation française et, plus tard, pendant la guerre du Vietnam. Intrépides et courageuses, elles se sont battues sans trêve ni relâche pour leur pays.

Le Musée de la Femme s’intéresse aussi aux conditions de vie actuelles des vietnamiennes. Un petit film documentaire sur les vendeuses de rues de Hanoï, si photogéniques avec leurs paniers de fruits en équilibre et leurs chapeaux pointus, nous dévoile l’envers du décor. Elles viennent pour la majorité des campagnes, où elles n’arrivent plus à gagner leur vie et à nourrir leur famille. Elles laissent leur maisons, leur maris et leurs enfants pour venir travailler à la capitale. Elles dorment dans de minuscules dortoirs et ne rentrent chez elles qu’une à deux fois par mois, pour ramener environ 60 dollars mensuels….

Si vous passez par Hanoï, n’hésitez pas à arpenter ces 2 très beaux musées. Le regard que vous porterez ensuite sur les vietnamiens n’en sera que plus instruit et respectueux.

Seul Jules a été un peu déçu… En allant au Musée de la femme, il imaginait qu’il allait voir plein de…femmes!!!!

Nous sommes heureux d’être au Vietnam. Une chose nous surprend tout de même: le nombre de touristes! Des groupes, des tours organisés, des backpackers… il y a du monde! Nous avons la désagréable sensation d’avoir plongé la tête la première dans le « hub » touristique. Du coup, les vietnamiens de la capitale pratiquent systématiquement une approche commerciale, adoptent une attitude distante et un peu froide. Nous avons du mal à échanger avec les gens de manière naturelle et désintéressée. Et cela nous embête un peu….

Alors nous décidons de faire un pas de côté…, d’éviter les destinations les plus touristiques pour découvrir le Vietnam autrement.

C’est décidé, nous n’irons pas à la grande, la fameuse Baie d’Halong comme les réclames des très nombreuses agences de voyage nous le proposent. Nous ne sommes pas tentés par des croisières en bateau avec bière et musique à volonté. Nous irons plutôt à Cat’ Ba, l’île la plus reculée de la Baie pour une découverte plus intime…