Nous sommes tristes de quitter le Laos.

Un peu déçus aussi de ne pas avoir exploré le Sud du pays comme nous l’avions prévu au départ. Mais nous ne voulons pas nous dépêcher, courir pour tout voir… Et puis, au fond, c’est presque bien : cela nous donne aussi une super excuse pour revenir un jour !

Au moment où nous passons la frontière thaïlandaise, nous comprenons très vite qu’ici, tout sera très différent. Beaucoup plus simple, beaucoup plus facile.

Les routes d’abord, sont nickelles et parfaitement bitumées. Les bus sont hypers confortables et les temps de voyage raccourcis. Les thaïlandais nous épatent dès notre arrivée: une gentillesse immédiate et sans préambule. Des sourires comme des soleils. Un anglais mieux maîtrisé aussi, qui permet de gagner du temps et d’aller plus loin dans les échanges. Papa et maman sont déjà venus en Thaïlande, nous étions donc déjà un peu préparé au choc. Mais quand même, quand on arrive du Laos voisin, c’est toujours aussi impressionnant!

Nous sommes à la ville frontière de Ledon Thani et nous avons 2 possibilités :
Prendre un bus VIP tout confort qui traverse le pays en une nuit pour nous déposer à Bangkok au petit matin- OU – Prendre le train local, peu confortable et tellement lent que nous serons obligés de faire deux escales avant de rejoindre la capitale.

Devinez ce que nous choisissons ?

Gagné ! Le train bien sûr !

Il est déjà 13h… Mais comment résister ? La petite gare est si jolie, le chef de gare si élégant dans son petit uniforme taille XXS, les 3 wagonnets du train si charmants avec leur petit air vintage… Temps de trajet annoncé pour rejoindre la ville de Nakhou Ratchasima: 6 Heures. Allez, on grimpe, pour la suite, en verra plus tard!

Alors oui, on a chaud, très chaud même (les minis ventilateurs au plafond sont pourtant à leur vitesse maximum…). On est mal assis aussi, sur des banquettes dures comme du  béton. Mais qu’est ce qu’on est heureux ! La lumière tamisée par les stores métalliques descendus à moitié, l’odeur et la beauté de la campagne que nous traversons à 40 à l’heure, les gens souriants, les vendeurs ambulants qui proposent mangues et ananas fraîchement coupés…. tout participe à créer une atmosphère délicieuse et enivrante. On contemple, on discute et on rie: les 6 heures défilent à toute vitesse. Tiens, nous sommes déjà à Nakhou Ratchasima ?

La ville de Nakhou Ratchasima n’est pour nous qu’une escale d’une nuit. Mais nous y passons une soirée agréable, à flâner dans les rues désertées par les touristes et à chercher un petit resto de rue pour dîner. Allez chut, dodo maintenant. Demain, on reprend le train !

Notre seconde journée sur les rails est tout aussi charmante. Cette fois ci, pour une raison qui nous échappe encore, nous sommes up-gradés! Bye-bye les banquettes en béton: nous sommes désormais les heureux occupants du wagon avec fauteuils. Nous sommes plus confortablement instalés, et le voyage est tout aussi charmant que le précédent . C’est décidé, nous sensibiliserons tous les voyageurs que nous rencontrerons aux bienfaits du train thaïlandais !

Nous arrivons à Ayuthaya, notre seconde escale. Ayuthaya est l’ancienne capitale du royaume de Siam. La ville fut fondée en 1350 par le roi Ramathibodi Ier et devint la capitale de son royaume. Le principe de monarchie divine (toujours en cours en Thaïlande d’ailleurs!) est adopté et les édifices officiels et religieux se comptent par centaines. La population d’Ayutthaya a même dépassé le million d’habitants! Pas moins de 33 rois y ont régné, jusqu’à ce que la ville soit pillée par les armées birmanes en 1569. Il subsiste encore des traces de ce passé somptueux, et la ville est connue aujourd’hui pour ses très nombreux temples et ruines anciennes.

Plus qu’une escale, Ayuthaya mérite une étape. Nous décidons donc de poser nos sacs pour 2 jours et d’aller explorer les vestiges de la ville.

Nous choisissons cette fois d’y aller en vélo (maman, qui n’a pas encore perdu un gramme depuis le début du voyage, décide subitement qu’il faut que nous fassions plus d’exercice!). Comme à notre habitude nous partons alors que le soleil est au zénith. On pédale vite, mais cela ne suffit pas à nous rafraîchir. Heureusement, nous nous arrêtons fréquemment pour visiter les temples et nous abriter à l’ombre des stupas. Celui qui nous plaît le plus est le Wat Mahatat. Immense et totalement en ruines, sa taille et son agencement laissent entrevoir la façon dont les thaïlandais vivaient il y a presque 700 ans. A l’entrée du site, la maquette du temple reconstituée est d’ailleurs assez impressionnante. Le temple abrite aussi l’une des curiosités les plus photographiées de Thaïlande: une tête de bouddha enserrée dans les racines d’un figuier. Allez, nous aussi on va la prendre en photo!

Le lendemain, nous explorons la ville. Jules conduit le bac qui nous traverse d’une rive à l’autre. Nous nous perdons dans les marchés. Au détour d’une ruelle, nous tombons sur des « rappeurs » de noix de coco. Les thaïlandais consomment énormément de noix de coco. Ils la préfèrent fraiche, à peine tombée du cocotier. Avec les noix plus sèches, les marrons (celles que nous trouvons dans nos supermarchés européens) il font de la poudre et de la pâte de coco utilisée principalement pour la cuisine et la pâtisserie. Ils la râpent et la compresse dans une machine. Les thaïlandais que nous rencontrons sont tout étonnés d’apprendre que, nous, les cocos, on préfèrent les croquer quand elles sont bien sèches!

Pour nous récompenser de tous nos efforts, maman décide de nous inviter à la Pizzeria ! Jules, heureux, commente: «AH! La dernière fois que j’ai mangé une pizza, c’était avec Anne-Claire à Oulan-Bator!»

Reprenez des forces les petits, vous en aurez besoin, car demain, nous partons pour Bangkok … en train !