Cela n’était pas du tout prévu au départ, mais nous croisons tant de voyageurs qui ne cessent d’en vanter les splendeurs que nous sommes soudain pris d’une terrible envie d’aller l’explorer nous aussi!
Allez, c’est parti, en route pour la Colombie!
C’est une chance que nous soyons si excités et si motivés par cette nouvelle aventure car le trajet que nous devons réaliser pour atteindre notre première destination n’est pas des plus reposants!
En style télégraphique, et pour vous éviter les détails, cela donne un peu près ça:
Bus Otavalo/Tumbes –stop– taxi Tumbes/frontière colombienne –stop– passage frontière à pied –stop– taxi frontière/Ipiales –stop– visite de la cathédrale suspendue –stop– vraiment très moche –stop– 3 heures d’attente dans une gare pourrie –stop– bus de nuit Ipiales/Popayan –stop– arrivée à 6 heures du matin -stop- bouches pâteuses –stop– rebelote –stop– bus Popayan/San Augustin –stop– 5 heures sur une route en terre cabossée –stop– toujours rien mangé depuis la veille –stop– Arrivée à San Agustin –stop– totalement épuisés!!! –stop.
Wahou, y’a pas à dire, nous sommes vraiment des supers-héros! 24 heures d’affilée, sans râler et sans presque rien manger! Mais nous sommes affaiblis…il faut que nous nous reposions. Notre guide de voyage nous vante les charmes d’un hôtel situé tout en haut du village. Oh… non… la route qui y mène est une pente raide et boueuse… Nous sommes tentés d’abandonner mais la perspective d’un endroit douillet où nous reposer arrive à réveiller les derniers grammes d’énergie qu’il nous reste.
Qu’est-ce que nous avons bien fait! La Casa de François, c’est son nom, est un véritable havre de paix. Un immense jardin et de magnifiques cabanes écologiques en bambous qui surplombent la vallée. Nous voilà enfin arrivés. On pose nos sacs… et on s’endort!
Nous nous réveillons en fin d’après-midi. Nous sommes en train de réfléchir au programme du lendemain quand soudain, une autre famille de voyageurs arrive à l’hôtel. Sarah, Daniel, Stella et Gabriel sont américains. Eux aussi sont en vadrouille pour un an et leur itinéraire est vraiment fabuleux. Les récits de leurs aventures en Jordanie et en Namibie inspireront certainement nos futurs voyages… Ils ont un blog eux aussi, n’hésitez surtout pas à le visiter: www.ourqualityoflight.com
Nous passons la soirée avec eux: les parents boivent du vin pendant que les enfants jouent dans le jardin. Un super moment. Surtout pour les parents…
Le lendemain, on remet ça! On part tous ensemble faire une jolie balade dans la campagne. Les enfants sont ravis de pouvoir partager leur expérience avec d’autres enfants voyageurs. Ils jouent, ils courent, ils rient et ils grimpent sur une charrette… C’est chouette. Et le soir, Ils rencontrent 2 nouveaux copains colombiens, Santiago et son frère.
Le troisième jour nous décidons de nous concentrer enfin sur la raison qui nous a poussé à faire tant de kilomètres pour venir jusqu’ici. San Agustin est un village charmant et agréable. Une super première étape pour découvrir les belles bâtisses traditionnelles et pour s’émerveiller de l’extrême gentillesse des colombiens. Mais si nous sommes venus à San Agustin, c’est surtout pour visiter son Parc Archéologique.
Il y a 5000 ans, deux cultures primitives ont vécu le long des vallées formées par les rivières Magdalena et Cauca. Les vallées étant séparées par des pics infranchissables, les rivières étaient leurs seules voies de communication. C’est ici, près de San Agustin, aux sources de ces deux rivières, que les deux civilisations se rencontraient pour faire du commerce et pour enterrer leurs morts.
Les roches volcaniques projetées par les volcans environnants (aujourd’hui éteints) ont inspiré les artistes de ces cultures qui les ont utilisées pour réaliser de nombreuses sculptures. Puis, ces peuples s’éteignent, emportant avec eux leurs secrets et leurs trésors.
Ce n’est qu’au début du 20ème siècle que les archéologues retrouvent leur traces. L’histoire raconte qu’un archéologue en voyage dans la région, s’arrêta à San Agustin et fut saisi par la beauté et l’originalité d’une sculpture exposée sur la place centrale du village. Curieux, il s’empresse de questionner les habitants sur son origine. Il apprend alors que c’est un paysan qui, en retournant sa terre, a retrouvé cette sculpture enterrée. Les fouilles débutent alors pour offrir finalement au visiteur d’aujourd’hui la possibilité de découvrir près de 500 statues dans la région. Beaucoup d’entre elles sont de forme humaine, certaines réalistes et d’autres complètement irréelles. Beaucoup d’animaux sacrés aussi, comme l’aigle, le jaguar et la grenouille.
Nous n’en savons pas beaucoup plus car ces peuples n’avaient pas de langage écrit et ils ont disparu quelques centaines d’années avant que les européens n’arrivent. Mais leur héritage est immense et la région est l’un des site archéologique les plus importants d’Amérique du Sud.
Nous découvrons ce patrimoine, émerveillés. La majorité des sculptures ont été laissées, volontairement, à l’endroit où elles ont été retrouvées. Il faut donc pas mal marcher entre chaque points du Parc, mais vraiment, cela vaut la peine!
Un peuple dont on ne sait rien, qui a vécu ici, et qui a disparu… Des sculptures qui portent en elles une idée, un message, un cri, dont nous ne comprendront peut-être jamais la signification… Fascinant.
C’est donc fascinés que nous reprenons la route…
Ravis aussi d’avoir poussé la porte de la Colombie…
Que nous réserve la suite?!!!
vous racontez tellement bien vos aventures que l´on vous suit comme si nous y étions. C´est super et la découverte de cette civilisation en Colombie restera un mystère et c´est tant mieux !!!
Continuez votre route avec prudence.
Bisous. Brigitte
Merci tante Brigitte!
Oui, on ne saura jamais rien sur les hommes qui ont fabriqué ces jolies sculptures. C’est fou!
Gros bisous
Lou et Jules
Pérou, Colombie, mais pas Equateur, pour mon futur carnet de route.
Bises
PappyDi
Je repense à Jules et son lama.
Et si Papa Maman t’avaient acheté un grand sac?
Pappy,
le lama, c’était pour de faux!
C’était une blague!
Gros bisou
Jules