Après Phnom Pehn, nous partons pour Battambang. Juste avant d’y aller, nous apprenons qu’un ami, Mickaël, s’y trouve aussi! Il est au Cambodge pendant 2 mois pour travailler comme intervenant dans un atelier vidéo.

Mickaël a un frère, Mathieu, qui vit aussi à Battambang, avec sa femme Sothy. Ensemble, ils ont construit et ouvert un magnifique hôtel il y a 5 ans: Le Cabaret Vert. Nous ne connaissons encore ni Mathieu, ni Sothy, et pourtant ils nous proposent de séjourner chez eux lors de notre passage à Battambang.

Battambang est une très jolie petite ville. Elle nous rappelle un peu Kampot avec son architecture coloniale et sa jolie rivière. Nous arrivons au Cabaret Vert et là, c’est le choc. L’hôtel est une pure merveille! Un jardin somptueux, une piscine d’eau douce, des chambres confortables et raffinées. Sothi et Mathieu nous accueillent avec une gentillesse rare. Nous sommes touchés de tant d’attention, et très impressionnés aussi par la beauté du lieu. Une chose est sûre, nous ne pouvons pas être mieux installés! Mathieu, Sothi et Mickaël nous invitent pour le dîner. Au menu: pain, vin et fromage! Un vrai moment de bonheur pour des français en vadrouille depuis un petit moment déjà!

Le lendemain, nous partons explorer la campagne à moto. Le coup de foudre et le plaisir que nous avions eu à Kampot se produit à nouveau à Battambang. Les paysages sont magnifiques, les gens, partout, accueillants et généreux.

Nous explorons les temples isolés, les villages, les ruelles, et nous nous arrêtons souvent pour échanger avec les cambodgiens. Nous passons un long moment chez une famille qui fabrique des feuilles de riz. Les enfants découvrent et participent à la fabrication avec intérêt. Le riz est d’abord bouilli et transformé en une sorte de mélasse très liquide. Avec la pâte ainsi obtenue, on forme de petites crêpes très fines que l’on met ensuite à sécher sur des panneaux de bambou tressés. Les galettes sont ensuite utilisées en cuisine pour confectionner des nems et des rouleaux de printemps.

Nous nous arrêtons aussi chez la dame qui préparent les bananes séchées. Délicieux! Dans une petite impasse, nous tombons sur des enfants qui jouent aux boules! Les règles ne sont apparemment pas tout à fait les même, mais qu’importe, l’important ici c’est de s’amuser!

Pour finir la journée en beauté, nous décidons d’aller voir un spectacle de cirque à l’Association PHARE de Battambang.

C’est en 1984, dans le Camp Site 2 en Thaïlande, un des plus grands camps de réfugiés cambodgiens fuyant les atrocités khmers rouges qu’est né Phare Ponleu Selpak (La lumière de l’art en langue khmer). Une jeune professeure de dessin, Véronique Decrop, propose alors des ateliers de dessin aux jeunes enfants traumatisés par la guerre afin de leur permettre d’exorciser leur terreur. Dix ans plus tard, l’aventure continue, huit jeunes Cambodgiens formés au dessin grâce à ces mêmes ateliers rentrent au pays et décident de fonder une association à Battambang pour réhabiliter des jeunes vulnérables et reconstruire l’identité culturelle du pays.

Aujourd’hui, Phare Ponleu Selpak est avant tout une école où toutes les activités sont gratuites et ouvertes à tous. L’école publique construite en 2000 accueille 1400 enfants, qui peuvent, s’ils le souhaitent, s’inscrire dans l’une des quatre écoles artistiques: arts visuels, musique, cirque et théâtre. Phare Ponleu Selpak est aussi un centre social qui prend en charge des enfants issus de situations familiales difficiles. Pour en savoir plus sur cette ONG et ses actions,  n’hésitez pas à visiter le site: www.phareps.org

Le spectacle auquel nous assistons ce soir s’appelle Éclipse. Nous nous installons sur les petits bancs de bois sous le chapiteau. Chuuut!… ça commence….

Éblouissant!!! La troupe nous transporte. Une performance physique, théâtrale et musicale de haut vol! Un spectacle à ne surtout pas rater si vous êtes dans les parages!

Battambang nous plaît beaucoup. Nous voulons en connaître davantage! Le lendemain nous choisissons de partir découvrir le Bamboo Train.

Le  bambou train est une forme originale de transport ferroviaire local. Il s’agit d’un genre de draisine motorisée constituée d’une plate-forme de bambou (d’où le nom) d’environ 2,5 par 4 mètres, et qui chemine sur les voies ferrées des environs de Battambang.

Le lieu est très touristique. Rodé. Mais les enfants sont très excités à l’idée de monter sur les rails. Allez, nous aussi on va essayer!

On aurait dû se retenir…

Au début, l’expérience nous séduit. Cheveux au vent, assis sur les planches de bois, nous filons à tout allure à travers champs. Des enfants cambodgiens grimpent avec nous à mi chemin. Il fait beau. Les enfants rient pendant que le moteur ronronne. Nous arrivons sur un petit pont. Des hommes pêchent au filet. Nous descendons du train pour les regarder. Maman sort son appareil pour prendre des photos… et là… C’est le drame!..

Maman ne voit pas le trou. Le trou étroit mais profond. Le trou vicieux. La chute est rapide et complètement inattendue. Maman crie.

Nous continuons notre voyage sur les rails mais maman crie toujours. Zut, c’est peut être plus qu’un petit bobo… Jules et Lou trouvent de la glace chez une vendeuse ambulante et l’attachent au pied de maman qui gonfle à vue d’œil. Maman crie encore…

La question que tout le monde se pose maintenant c’est:

Et la photo?! Est-ce qu’elle est jolie au moins?

Et bien, Non, même pas!

Tout ça pour ça…

On se dépêche de rentrer pour ne pas louper notre prochaine visite: l’hôpital!!!

Le médecin fait une radio et le diagnostic tombe: C’est une belle entorse, vous garderez le plâtre pendant 15 jours. Mais le plâtre ne soulage pas maman qui ne s’est toujours pas arrêtée de crier. Heureusement nous rencontrons un vétérinaire qui lui prescrit un remède de cheval. Pour réussir à dormir la nuit, maman prend des médicaments pendant plusieurs jours… Son pied ne dégonfle toujours pas…. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est qu’elle n’est qu’au début de son cauchemar… Vous apprendrez bientôt pourquoi!

A partir de cet instant, notre voyage change radicalement. Nous devenons soudainement «Une famille handicapée en voyage». On se remonte le moral en se disant que 15 jours, ça passe vite, qu’il y a des choses plus graves et que nous arriverons à gérer la situation.

On commence par acheter des béquilles pour maman. Nous ne nous baladons plus en moto, mais en tuk-tuk. Mais maman n’arrête pas de gémir alors finalement, elle reste le plus souvent à l’hôtel pendant que Papa, Lou et Jules partent à l’aventure. Un peu déprimant pour tout le monde, mais on tient le coup. La vrai question c’est plutôt: Est-ce qu’on reste à Battambang en attendant que maman guérisse, ou est-ce qu’on continue à avancer?

Devinez ce que nous choisissons? Continuer bien sûr!

Direction: le temple d’Angkor!