Le dollar est Bolivien!

Nous voici donc en route vers La Paz!

Mais depuis Uyuni et son sublime Salar cela fait quand même une petite trotte… Des heures et des heures de bus en perspective… Alors on décide de couper le trajet en deux. Nous faisons escale à Potosi, qui, elle aussi, est une des villes les plus hautes du monde.

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Potosi, 4070 mètres d’altitude, est fondée par les Espagnols en 1545 pour exploiter une immense montagne, Le Cerro Rico, qui regorge de minerai d’argent. Durant près de 60 ans, l’État espagnol extrait de la montagne plus de 30 000 tonnes d’argent pour alimenter les caisses de la couronne. La ville devient rapidement la plus peuplée d’Amérique du Sud derrière Mexico avec plus de 200 000 habitants. Mais des milliers d’Indiens, que les espagnols forçaient à travailler dans les mines, meurent à cause de problèmes respiratoires ou d’accidents dues aux éboulements. On raconte ici que la quantité d’argent extraite des mines de Potosi suffirait à construire un pont au-dessus de l’Atlantique pour relier Potosì à l’Espagne, mais que les ossements de mineurs morts au travail y suffiraient également.

Après 1800, l’argent se fait rare, et la ville entame son déclin économique. Aujourd’hui, bien que déclarées épuisées, les mines sont toujours exploitées par les habitants, dans des conditions de sécurité toujours désastreuses. Espérance de vie des mineurs, dont les poumons sont rongés par la silicose: 45 ans.

minespotosi-1La visite des mines est la principale attraction touristique de la ville. L’occasion de se rendre compte de plus près de l’enfer de ce monde souterrain. Nous, nous ne les avons pas visitées… Nous pourrions évoquer des raisons déontologiques: comment aller se promener tranquillement là où tant d’hommes triment … mais la vérité est un peu différente! En fait, nous avons eu la frousse! Explorer pendant des heures  des couloirs  glissants et sombres où les mineurs travaillent avec de la dynamite sans aucune sécurité ne nous a pas vraiment semblé un programme approprié pour les enfants.

Alors, nous visitons la Casa de la Moneda. C’est le plus grand bâtiment colonial construit par les Espagnols en Amérique du Sud. Imposant, l’ensemble du bâtiment se divise en trois cours intérieures qui correspondent, dans l’ordre, à la partie administrative, les machines de frappe et les salles de fonte des métaux. L’ensemble des pièces du royaume espagnol y était frappé puis acheminé dans de grands coffres forts ultra sophistiqués jusqu’en Espagne. De nombreux autres pays y faisaient également frapper leurs pièces.

Pour frapper les pièces, les Espagnols utilisaient des mules qui faisaient tourner des rouages très sophistiqués. Mais le travail était tellement épuisant, qu’au bout de 6mois, les mules mourraient. Bientôt, il n’y eu plus de mules dans la région, alors les Espagnols les remplacèrent par des esclaves: 4 pour remplacer chaque mule…

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§Potosi

On y a appris des choses très intéressantes, et notamment que le sigle dollar provient de Potosi: le symbole de la ville, que l’on retrouvait sur toutes les pièces frappées ici, était la superposition d’un P, d’un T, et d’un S.

Avec le temps, le ventre du P et le chapeau du T ont disparu du symbole pour créer finalement le sigle $. C’est fou non?! Le dollar vient de Bolivie!!!

À Potosi, nous allons aussi au Mercado central, évidemment. L’occasion pour les enfants de découvrir les étals de coca. La coca est la feuille d’un petit arbuste quicoca pousse dans plusieurs régions de Bolivie et du Pérou entre 1000 et 2000 mètres d’altitude. Cette feuille est séchée puis mastiquée par de nombreux Indiens. Les feuilles de coca se prennent une par une. On les mastique un petit peu pour en faire sortir la sève puis on les garde dans un coin de la bouche. On recommence cela avec une trentaine de feuilles. Cela permet de former une boule que l’on peut mastiquer tout doucement. Elle se garde 2 ou 3 heures. La coca est utilisé comme coupe-faim, pour lutter contre la fatigue et surtout pour réduire le mal des montagnes dû à l’altitude. On a rencontré des boliviens qui en chiquaient à longueur de journée…Nous aussi on a testé!  On a mâché des boules de feuilles, on en a fait des matés, et papa dit que la feuille de coca lui a évité bien des maux de tête!

Mâcher de la coca c’est rigolo, mais ça n’est pas bon! Au marché, nous, ce que nous avons préféré, ce sont les pastels, sortes de gros beignets soufflés que l’on saupoudre de sucre glace et que l’on trempe ensuite dans un thé ou un maté de coca! Un régal, et très très économique!

Potosi est une jolie escale. Une ville à flanc de montagne chargée d’histoire, pleine de jolies places et des beaux bâtiments coloniaux. Un dédale de petites rues pavées qui serpentent de gauche à droite, mais également de bas en haut…

Et en haut, nous allons y rester!

Car nous filons maintenant vers La Paz, qui culmine à 3660 mètres!

2 commentaires pour “Le dollar est Bolivien!”

  1. Les CE2 de Saint-SEGAL
    30 juin 2016 à 11 h 07 min

    Bonjour Lou, Jules, Caroline et Olivier.

    Nous espérons que vous allez bien.
    Est-ce que Caroline va bien ? Nous les CE2 de Saint Segal nous irons en vacances le 5 juillet.
    Tout le monde passe en CM1 et Julie fera la classe CM1 CM2 et Isabelle fera la classe de CE2
    et de CM1. On va avoir 2 mois de vacances et on ira sur le site de safar so good pour savoir où vous êtes. Il y a 2 enfants qui partent pendant les vacances, ils ne reviendront pas à la rentrée .

    Kenza , Noa , Caly
    Les voyageurs virtuels de Saint-Ségal.

  2. Ivan
    29 mai 2016 à 6 h 29 min

    Coucou !
    J’avais pris du retard, je viens de lire les 2 derniers chapitres ! Trop bien !
    … J’ai bien imaginé le train de nuit et les paysages sous la lune… Belle collec’ de souvenirs mes cocos !
    Hey ! Un grand Merci pour la carte postale !!!
    Elle vient décorer mon nouvel apart’ à Brest où je bosse beaucoup. La Bretagne, toujours super. Différent de la Bolivie.

    Mais je vois qu’en ce moment vous êtes en Colombie…
    Rhalala, quel voyage ! Joli !

    Plein de bises à vous et on se skype quand ?
    Jeudi prochain ? ( avant je pars en bateau…)

    Bises !

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