Cameron Highlands: une forêt, du thé et des papillons…

Ce matin, nous partons à la montagne! Seulement cinq petites heures de bus et nous arriverons aux Camerons Highlands. Maman est toute contente de partir au frais car à Penang, à cause de la chaleur, son pied était à deux doigts (de pied) d’exploser! Un charmant médecin indien lui a d’ailleurs prescrit hier soir un medicament génial censé aider son pied à dégonfler. Premier cachet à prendre au petit déjeuner… Vous devinez la suite?!! 

Maman monte dans le bus, et, à peine le bus démaré, est prise d’une immense et immédiate envie de faire… pipi! Le médicament génial fait son petit effet. Il lutte très efficacement contre la rétention d’eau! Le chauffeur s’arrête gentiment. Les autres passagers, polis, ne bronchent pas. Au total le bus sera contraint de s’arrêter 6 fois pour maman! A chaque nouvel arrêt, l’ambiance dans le bus se dégrade un peu plus! Et maman est rouge comme une tomate.

Nous sommes donc très heureux d’arriver! Dès la descente du bus, nous ressentons la fraîcheur. Il fait ici presque 15 degrès de moins qu’à Penang!

Situés à 1 600 mètres d’altitude, Tanah Rata, la principale ville des Cameron Highlands, ressemble à une station de ski un peu défraîchie. Des immeubles en béton tristounets et une seule rue principale où l’on trouve restaurants et petites boutiques. Le charme n’opère pas… Q’importe! Nous ne sommes pas venus pour la ville mais pour la montagne!

Les Cameron Highlands sont réputées pour ses plantations de thé, de fraises, ses ballades, ses forêts et ses papillons. Malheureusement, nous nous rendons compte très rapidement qu’ici tout est organisé, fabriqué, préparé pour les touristes. Les plantations ne se visitent que dans le cadre de tours organisés, les champs de fraises ne sont en réalité que des marchés où se vendent des barquettes hors de prix, la forêt n’est accessible qu’en 4×4 et les papillons sont emprisonnés dans des serres dorées.

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Nous décidons de calmer notre désaroi en commencant par les ballades. Une série de 12 petits trecks balisés encerclent la ville. Nous en faisons trois. Ces petites marches rafraîchissantes à travers la forêt  sont sympathiques mais ne suffisent pas à calmer nos appétits d’aventuriers.

Et maintenant qu’est ce qu’on fait? On se retrouve un peu coincés. On a envie d’en voir plus mais on aime pas trop les tours organisés… Tant pis, on abdique et on réserve un tour chez Eco Cameron, une agence que Marylène et Jean-François, un charmant couple de bordelais en vadrouille, nous ont recommandé.

Rendez vous à 8 heures avec Sathi, le guide, et Rover, son super 4×4. Au programme de la journée: découverte de la Mussy forest et des plantations de thé.

La Mussy forest (forêt de mousse) porte bien son nom: de la mousse, il y en a partout! Les tapis spongieux recouvrent le sol et les arbres. La forêt est moite et humide. Des champignons aux formes extraterrestres surgissent de la brume qui nous enveloppe et qui crée tout autour de nous un décor digne des films de Tim Burton.

Nous partons ensuite à la découverte des plantations de thé. Les Cameron Highlands comptent quatre plantations, dont trois appartiennent à la compagnie BOH (Best Of Highlands). C’est à la fin des années 1920 qu’un homme d’affaires écossais, J.A. Russel, s’intéresse à la culture du thé et décide de créer des plantations dans les Cameron Highlands. Accompagné d’un planteur de thé du Ceylan, il s’installe dans la région et achète un terrain. Avec un rouleau compresseur, plusieurs mulets et quelques travailleurs, il transforme la jungle vierge, à flanc de montagne, en plantation de thé. Ce bout de terrain qu’il baptise Boh devient la première plantation de thé de Malaisie.

Sathi nous entraîne sur une petite route sinueuse qui monte dans la montagne. Le paysage que l’on découvre est merveilleux. Les théiers recouvrent les montagnes et forment comme des vagues. Les enfants découvrent les feuilles de thé et apprennent tout sur le procédé qui les transformera en petits sachets à infuser. Une très jolie ballade. Une très bonne journée.

Le lendemain, les enfants veulent aller à la ferme aux papillons.

Ok, mais pas question de passer par un tour! Cette fois, on se débrouille seuls. On y va en stop!

On sort de la ville et on pointe nos pouces en l’air. Et là, surprise, ce n’est pas une voiture qui s’arrête, mais un bus! A l’intèrieur, deuxième surprise, une groupe complet de nigérians!  C’est rigolo! Et complètement innattendu! On a vu des gens de plein de cultures différentes en Malaisie, mais nous n’avions pas encore croisé d’africains. Saviez vous qu’en 2012, la Malaisie est devenue, selon l’Unesco, le second pays d’accueil (après la France) des étudiants d’Afrique subsaharienne en études supérieures, avec plus  de 9 500 étudiants? Et bien nous non plus!

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La ferme aux papillons est un bel endroit, bien aménagé, avec un petit parcours et un café pour touristes déjà fatigués…

Heureusement, la magie de l’enfance opère et fait abstraction de ces détails insupportables pour ne se concentrer que sur l’essentiel: les papillons! Lou et Jules les découvrent avec enthousiasme. Les grands, les petits, tous magnifiques. Ici, il y a aussi un tas d’autres bébêtes interressantes: des scorpions, des araignées, des caméléons, des hérissons, des lapins et même un dindon! Jules, aux anges, les dessinera toutes dans son carnet de voyage…

Après 4 jours aux Cameron Highlands, il est temps de continuer notre chemin.

Nous quittons la montagne pour replonger dans la chaleur.

Cap au Sud, direction Mellaca!